Les énergies fossiles non conventionnelles, loin de nous apporter une indépendance énergétique durable, nous amèneraient à faire perdurer des modes de consommation non durables et nous détourneraient des vraies solutions d'avenir que sont la sobriété, l'efficacité énergétique et le recours aux énergies renouvelables. Des études récentes montrent que l’exploitation des gaz de schiste pourrait avoir, en raison des fuites, un bilan effet de serre encore plus mauvais que celui du charbon ! Si l’on veut éviter le pire et contenir le réchauffement climatique en deçà de 2°C d’ici à la fin du siècle, seul moins du quart des réserves prouvées en combustibles fossiles (pétrole, gaz et charbon) peut être utilisé d’ici à 2050. Pollutions de l’air et de l’eau, atteinte aux paysages, destruction d’emplois durables dans l’agriculture et le tourisme… Face à ces menaces, pourquoi sonder le sous-sol à la recherche de gaz de schiste ou de sables bitumineux ?
Mesure phare :
L’interdiction de la fracturation hydraulique, principale technique connue pour exploiter les gaz et huiles de schiste, reste insuffisante et ne nous protège pas contre l’utilisation de nouvelles techniques présumées moins dangereuses. Au nom de l’impératif climatique, nous demandons un arrêt définitif de tout projet d’exploration ou d’exploitation de gaz et d’huiles de schiste, et plus généralement de toute énergie fossile non conventionnelle, sur le territoire français, quelle que soit la technique envisagée.
Autres mesures :
- Stopper les recherches sur des techniques alternatives à la fracturation hydraulique.
- Élargir l’interdiction d’exploration de gaz et d’huiles de schiste aux entreprises françaises agissant à l’étranger et en interdire l’importation en France.
- Bloquer l’importation de carburants issus de l’exploitation de sables bitumineux provenant notamment du Canada ou de Madagascar.
L’exploitation des gaz et huiles de schiste en France est souvent présentée comme une aubaine pour notre économie et un facteur de compétitivité pour nos entreprises. Pourtant, l’analyse du contexte américain, où l’exploitation a commencé il y a plusieurs années, permet de relativiser cet argument. Investissements de base élevés, déclin rapide de la production, pollution locale… Cette rentabilité se révèle très relative et, surtout, très éphémère.En outre, les projets d’exploration sur le territoire français étant principalement situés dans des zones fortement actives sur les plans agricole et touristique, ils constituent une menace importante pour ces emplois locaux et durables. Ainsi, plutôt que de s’enfermer dans un perpétuel soutien passéiste aux énergies fossiles, destructrices de l’environnement et peu créatrices d’emplois, nous appelons à amorcer dès aujourd’hui une réindustrialisation viable de la France, par un encouragement massif aux secteurs des énergies renouvelables et de l’efficacité énergétique, qui constituent un formidable gisement d’emplois pérennes, décentralisés et non délocalisables.