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L'actualité du débat

Plan d’investissement de JM Ayrault : la transition énergétique, c’est maintenu ?

Quelques jours après l’éviction de Delphine Batho ses déclarations sur la pression de certains groupes industriels et les blocages à Matignon, Jean-Marc Ayrault doit présenter, mardi, son plan d'investissement dont l'une des priorités annoncées est la transition énergétique, conformément à l’engagement pris par le Gouvernement lors de la conférence environnementale (au même titre que la biodiversité et la santé-environnement).


A ce stade, nos associations attendent un signe fort dans ce domaine, en particulier en faveur de l'efficacité énergétique et des énergies renouvelables. Le débat n’est pas encore terminé que, déjà, les arbitrages semblent avoir été faits en coulisses. Arbitrages qui annoncent le sacrifice sur l’autel de la rigueur de toute transformation économique, sociale et environnementale de notre pays.


François Hollande a fixé un cadre très clair pour les investissements d’avenir avec trois priorités : «la bataille pour l'emploi», «la jeunesse» et «la préparation de l'avenir». La transition énergétique répond à ces trois enjeux en créant des centaines de milliers d'emplois non délocalisables et en préparant un avenir plus durable et moins dépendant des énergies fossiles et fissiles.


Le Premier Ministre a annoncé devant l’Assemblée nationale le 3 juillet que le plan d’investissements d’avenir serait «ambitieux en matière de transports qui préservent l'environnement, (...) d'investissement pour l'efficacité énergétique, (...) d'innovation et de recherche, d'organisation d'une filière industrielle de l'écologie».


Pour nos associations, cela suppose qu’il réponde dans son ensemble à trois grands principes :

  • L'éco-conditionnalité des investissements : La contribution des investissements à la transition énergétique, et plus largement écologique, devrait donc présider au choix des investissements. Le potentiel en matière de créations d'emplois doit également être un critère majeur.
  • Des priorités claires : Développement des énergies renouvelables, modernisation du réseau ferroviaire classique, vaste programme de rénovation thermique des logements − notamment des plus modestes afin de lutter contre la précarité énergétique −, service public de conseil en énergie efficace, accélération du développement des transports urbains et des modes de déplacement sobres en énergie (vélo, marche)
  • Une cohérence d'ensemble : Certains investissements, fortement émetteurs de gaz à effet de serre et/ou contraires à la voie de la transition énergétique telle qu’énoncée par le Président de la République, nous semblent devoir être écartés. Il en va ainsi des investissements dans le nucléaire, alors que la volonté présidentielle est de réduire la dépendance de la France à ce type d’énergie, ou encore des investissements dans la route et l’aérien, infrastructures fortement génératrices de gaz à effet de serre et qui alimentent notre dépendance aux énergies fossiles.


Concrètement, les ONG et associations estiment que la priorité doit être donnée aux investissements suivants :

  • Rénovation énergétique des logements privés et des bâtiments publics
  • Lutte contre la précarité énergétique
  • Recherche axée sur les énergies renouvelables et le stockage de l’énergie
  • Transport : nouvelles mobilités urbaines, remise à niveau ferroviaire et renouvellement des trains
  • Fonds supplémentaires pour la BPI, dédiés au financement de la transition énergétique pour nos entreprises


Une part importante des fonds devra être géré au niveau local par les collectivités qui devront avoir été dotée des compétences juridiques nécessaires.


C'est à l'aune des moyens alloués à ces priorités que les ONG et associations jugeront si les actes sont en accord avec les discours.