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L'actualité du débat

Les coulisses du CNDTE

Point de vue - par Anne Bringault

Réunion mensuelle du CNDTE (Conseil national du débat sur la transition énergétique) du jeudi 21 mars.

Le premier point à l'ordre du jour, le retour sur la 1ère journée du comité citoyen, s'annonçait particulièrement intéressant et il le fut ! Ce comité a pour missions d'assurer l’accessibilité et la lisibilité du débat pour le grand public, de recueillir les représentations du citoyen sur la transition énergétique et de veiller à faire émerger les questionnements de l’ensemble de la société. Une bouffée d'air frais pour les membres du conseil parfois enfermés dans des débats techniques. Les 20 citoyens, 10 hommes et 10 femmes qui composent le comité, au travers de leurs 2 représentants, ont exprimé leur besoin d'avoir accès à des informations fiables, leur volonté de comprendre pourquoi il y a urgence, les options possibles et leurs impacts, leur peur d'un changement trop brutal et de restrictions. Ces préoccupations, nous devons en tenir compte pour adapter notre manière de construire et de présenter la transition énergétique.

Je ne m'appesantirai pas sur le point suivant : la présentation du plan logement qui avait été faite à la presse le matin... Certes, il s'agissait de mesures d'urgence dont le principe avait été acté lors de la conférence environnementale. Mais il avait également été acté avec la Ministre D. Batho que le projet de plan serait présenté aux acteurs du débat sur la transition énergétique AVANT arbitrage final. Ce ne fut donc pas le cas. La presse eut même la primeur des annonces. Quelques réactions des ONG et associations sur le plan logement :

Le dernier point concernait les trajectoires des scénarios énergétiques. Si de nombreux scénarios existent pour estimer la consommation et la production d'énergie jusqu'à 2050, ils ne partent pas tous des mêmes hypothèses... et arrivent donc à des résultats très différents. Il est d'ailleurs intéressant de constater que la quasi totalité des scénarios ne respectent pas les engagements de la France en matière de réductions des émissions de gaz à effet de serre, de baisse de la consommation d'énergie et de part des énergies renouvelables. Ce qui a fait dire à un syndicaliste : On a pris des engagements sans savoir comment on allait faire pour les tenir. Et maintenant, on n'a plus le choix dans les scénarios... comment communiquer cela vis à vis des citoyens ?

 

La boucle est donc bouclée. Retour sur les citoyens, qui sont aussi consommateurs, salariés, parents, enfants, voisins, riverains. Et auxquels on distille des messages contradictoires : il faut consommer plus pour relancer la croissance et il faut réduire la consommation d'énergie et de biens pour préserver le climat et les ressources naturelles et pour réduire les pollutions. Les politiques, eux aussi, font des choix contradictoires, prenant des engagements au niveau européen allant dans le sens de l'intérêt général à moyen et long terme, mais ne mettant pas en œuvre dès maintenant les mesures pour tenir ces engagements, prenant même parfois des décisions qui vont dans le sens opposé. Finalement, plus le temps passe, et plus il sera évident que nous n'avons plus le choix. Parce qu'il n'est pas envisageable de laisser s'emballer le climat. Parce que l'énergie coûtera de plus en plus cher. Parce qu'il n'est pas acceptable de laisser des millions de ménages sans moyens pour se chauffer l'hiver. Parce que les seules énergies propres sont celles qu'on ne consomme pas, puis les énergies renouvelables. Mais il faudra un discours cohérent à tous les niveaux pour que cette transition énergétique soit vécue par les citoyens comme une opportunité d'aller vers une société meilleure, plus sobre, plus solidaire et non comme un ensemble de restrictions imposées par certains à d'autres.