Ce matin se réunit à Matignon le comité de pilotage des plans de la Nouvelle France industrielle en présence du Premier Ministre. Cela fait suite au lancement en septembre dernier par le gouvernement de 34 plans de « reconquête industrielle » pour « hisser au meilleur niveau de la compétition mondiale ses filières les plus prometteuses ». Malheureusement, certains secteurs, probablement moins vocaux ou moins organisés que d'autres, ont été oubliés et restent en dehors des radars de l'action publique.
Le premier ministre va présenter les feuilles de route des cinq premiers plans. Ils sont tous liés officiellement au transport "décarboné". Mais les transports en communs urbains sont passés à la trappe. Il y a bien un plan pour l'avion électrique, pour les dirigeables, pour le TGV du futur, pour les navires écologiques. Mais les transports du quotidiens, ceux qui peinent tant à se développer au rythme de la hausse de fréquentation, ceux qui permettraient de réduire l'usage de la voiture pour les trajets domicile-travail et donc les pollutions qui font l'actualité cette semaine... ont été oubliés. Vanter une nouvelle France industrielle en oubliant les transports en commun montre que le gouvernement n'a pas compris les enjeux climatiques et énergétiques auxquels nous devons répondre.
Pour le transport individuel, le lobby de l'électricité a également verrouillé les choix industriels, avant même la loi sur la transition énergétique. Les plans traitent des bornes électriques de recharge et de l'autonomie et de la puissance des batteries, mais n'ont rien prévu sur des carburants comme le biogaz. Tout miser sur le véhicule électrique en oubliant des énergies renouvelables comme le biogaz fait peser un risque fort à notre industrie qui s'est déjà entêtée, seule, sur la fausse piste du diesel.
Il n'est pas trop tard pour que le gouvernement intègre ces deux filières dans ses plans industriels. Chiche !
14 mars 2014.