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L'actualité du débat

Rapport du GIEC : il est encore temps d’agir

Les représentants de nos gouvernements sont réunis à Stockholm, pour valider les conclusions du 5e rapport du Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat (Giec). Ce rapport lance un nouveau cri d’alarme à la communauté internationale : les changements climatiques sont désormais une réalité au nord comme au sud.

Si la communauté internationale n’agit pas drastiquement et rapidement, le GIEC prévoit un réchauffement pouvant atteindre 5,6°C en 2100, dans le pire de ses scénarios.

Cela se traduirait par la disparition des atolls dans l’océan Pacifique, par des migrations forcées et en masse en Afrique, par des crises alimentaires fréquentes en Asie et en Afrique, par l’inondation régulière de grandes villes côtières comme New York. Cela se traduirait aussi par des tempêtes violentes et des canicules à répétition en France, qui endommageraient nos villes, notre agriculture, nos stations balnéaires, notre industrie touristique. L’industrie du ski pourrait également être fortement touchée. En ne faisant rien, c’est tout notre mode de vie qui sera complètement bouleversé. Pourrons-nous en supporter le coût économique et social ?

Un récent article dans Nature explique que sans action ambitieuse des pays, le changement climatique se traduira par 3 millions de décès prématurés par an d’ici 2100, liés à la pollution de l’air. Deux rapports récents (2012 et 2013) de la Banque mondiale concluent que des continents entiers ne seraient pas en mesure de s’adapter à un réchauffement de 4°C.

En un siècle, la planète s’est réchauffée de 0,8°C. La facture est déjà salée pour nos économies et nos populations. Les changements climatiques coûtent déjà 1 200 milliards de dollars par an, soit 1,6% du PIB mondial. Ces couts pourraient doubler dans les vingt prochaines années1.

En 2012, on a par exemple recensé 800 évènements météorologiques extrêmes, dont l’ouragan Sandy aux Etats-Unis, qui ont coûté plus de 130 milliards de dollarsnotamment en pertes économiques pour les entreprises (suspension des activités liées aux coupures d’électricité, endommagement des usines et des stocks, fermeture des routes, etc.).

« Nous avons tout à gagner à agir contre les changements climatiques : protéger notre économie, notre santé et nos enfants. »

Heureusement, les solutions existent. La Chine vient d’annoncer un investissement supplémentaire de près de 300 milliards de dollars entre 2013 et 2015 pour développer les énergies renouvelables. En Allemagne, la transition enclenchée en 2012 vers les énergies renouvelables et l’efficacité énergétique a permis de créer 380 000 emplois non délocalisables. Au Burkina, on construit une centrale solaire de 30 megawatts.

Dans les villes françaises aussi, les choses bougent. Besançon a investi plusieurs milliards dans sa transition énergétique, consomme le biogaz produit dans sa station d’épuration des eaux, produit de l’électricité photovoltaïque, et a récemment construit une chaufferie bois alimentant 13 000 foyers. Perpignan s’est fixée comme objectif de devenir le premier territoire urbain à couvrir 75% de ses besoins d'électricité en énergies renouvelables. Et la ville de Chambéry est maintenant pionnière en matière d’installations solaires qui recouvrent désormais la quasi-totalité des toits des logements et bâtiments collectifs de la ville.

Toutes les solutions sont créatrices d'emploi, de bénéfices économiques et d'espoir. Ce qui manque en France et ailleurs, c'est la volonté politique de changer les lois, d'adapter les budgets et la fiscalité. 

François Hollande a 4 échéances proches pour changer la donne: la loi sur la transition énergétique, la loi de finance 2014, la loi de programmation sur le développement et la solidarité international et le prochain paquet énergie-climat européen.

En 2012, la France a dépensé 69 milliards d’euros (soit 2 600 € par foyer) en importations de pétrole, charbon et gaz. Cela représente près de 90%4 du déficit de notre balance commerciale ! Ceci, alors que 6 millions de français sont en situation de précarité énergétique. Notre vulnérabilité n’est donc pas seulement climatique, elle est également énergétique.

Le RAC travaille sur un site pédagogique www.leclimatchange.fr qui sera en ligne lundi matin.